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Vacances à vélao : idées de roadtrip pour voyager durablement en Suisse et en Europe

Vacances à vélao : idées de roadtrip pour voyager durablement en Suisse et en Europe

Vacances à vélao : idées de roadtrip pour voyager durablement en Suisse et en Europe

Et si le prochain grand voyage ne passait pas par une file d’attente à l’aéroport, mais par une piste cyclable qui longe un lac ou traverse un col alpin au lever du jour ? Voyager à vélo n’est plus un truc de baroudeurs extrêmes ou de cyclistes en lycra fluo. C’est une manière concrète de réduire son empreinte carbone, de reprendre la main sur son temps… et de redécouvrir la Suisse et l’Europe à hauteur d’homme (et de guidon).

La bonne nouvelle : la Suisse et les pays voisins sont parmi les meilleures régions au monde pour le cyclotourisme. Infrastructures solides, transports publics fiables, hébergements variés, paysages de carte postale. La mauvaise : on n’a plus vraiment d’excuse pour ne pas s’y mettre.

Pourquoi des vacances à vélo sont (vraiment) durables

On parle souvent de « voyager durable », mais que pèse réellement un voyage à vélo face à un city-trip en avion ? Quelques ordres de grandeur suffisent :

À cela s’ajoute un effet collatéral : à vélo, on consomme moins « à côté ». On achète moins de gadgets, on se déplace lentement, on reste plus longtemps au même endroit, on va chez les petits producteurs plutôt qu’au centre commercial climatisé. Le voyage à vélo a un effet ralentisseur qui n’est pas qu’une posture instagrammable.

Reste la question clé : par où commencer, concrètement, sans se transformer en athlète de l’ultra-distance ? Voici quelques idées de roadtrips à vélo en Suisse et en Europe, testées et prouvées accessibles, modulables… et franchement mémorables.

En Suisse : des lacs, des cols et des trains pour souffler

La Suisse est un terrain de jeu idéal pour s’initier (ou s’acharner) au cyclotourisme. Grâce au réseau national SuisseMobile et à la densité de transports publics, il est possible de construire des itinéraires sur mesure, en adaptant la difficulté et la durée.

La classique douce : le tour du lac de Neuchâtel (et ses voisins)

Distance indicative : 3 à 5 jours selon variantes et rythme.

Pour qui ? Pour les débutants, les familles, ou ceux qui veulent tester un premier voyage à vélo sans se frotter à des dénivelés monstrueux.

Idée de parcours :

Pourquoi c’est durable :

Astuce : partir hors haute saison (mai-juin ou septembre) permet d’éviter la foule et la canicule, tout en gardant des conditions très agréables pour pédaler.

Pour prendre de la hauteur : les cols alpins… avec assistance ferroviaire

Distance : 4 à 7 jours, difficulté modérée à élevée selon les options. Mais pas besoin d’être Nino Schurter.

Idée de philosophie : ne pas hésiter à combiner vélo et train pour lisser l’effort. On peut, par exemple :

Le vrai intérêt environnemental, ici, c’est le recours systématique au rail :

Et pour ceux qui veulent quand même grimper mais pas exploser au bout de 3 km, le vélo à assistance électrique change la donne. À condition, bien sûr, de le louer ou de l’utiliser sur plusieurs années : un VAE qui reste au garage est tout sauf durable.

Un slow trip helvétique : de Bâle à Genève le long de l’Arc jurassien

Distance : environ 400 km, 6 à 10 jours selon les variantes.

Cet itinéraire longe les crêtes et vallées du Jura, avec une alternance de villes industrielles, de paysages ruraux et de hauts pâturages. C’est aussi un bon angle pour interroger le rapport entre industrie, énergie et environnement.

Quelques haltes parlantes :

C’est un itinéraire qui permet de mesurer, très concrètement, comment les territoires s’organisent (ou non) pour les mobilités lentes : pistes continues ou tronquées, priorités aux feux, qualité de l’intermodalité vélo-train. Un roadtrip, mais aussi un petit laboratoire de politiques publiques.

En Europe : voyager loin, sans avion (et sans se ruiner en CO₂)

Quitter la Suisse à vélo ne signifie pas faire un Paris–Athènes en 12 jours. L’Europe est maillée de lignes ferroviaires qui permettent de « sauter » les portions monotones pour se concentrer sur les régions réellement intéressantes à parcourir à vélo.

La Vélodyssée atlantique : de Nantes à la côte basque

Distance : 500 à 800 km selon la portion choisie, 7 à 14 jours.

La Vélodyssée suit la côte atlantique française, en grande partie sur pistes cyclables dédiées. Paysages de dunes, forêts de pins, villages ostréicoles, stations balnéaires parfois saturées… mais avec la possibilité de choisir ses ambiances.

Accès depuis la Suisse :

Ce que ce trajet dit du voyage durable :

La vallée du Danube : de Passau à Vienne (ou Budapest)

Distance : 300 à 700 km, difficulté faible à modérée.

C’est l’un des itinéraires cyclables les plus populaires d’Europe, et ce n’est pas un hasard : peu de dénivelé, villages pittoresques, châteaux, vignobles, voies vertes bien balisées. Une sorte d’autoroute douce du cyclotourisme.

Pourquoi c’est intéressant du point de vue écologique ?

Accès depuis la Suisse :

Italien et méditerranéen : de Milan à la Riviera ligure

Distance : 200 à 400 km, 4 à 7 jours.

Pour ceux qui rêvent de mer, de focaccia et de villages colorés sans assumer un vol low-cost, la traversée nord-sud est une option séduisante.

Idée de parcours :

Ce trajet met en scène un autre enjeu : la reconquête du littoral par les mobilités douces. L’ancienne voie ferrée transformée en piste cyclable entre Sanremo et Imperia est un exemple presque pédagogique : là où passaient autrefois des trains diesel, circulent aujourd’hui vélos, piétons et joggeurs, au plus près de la mer.

Préparer un roadtrip à vélo durable : l’équipement sans surconsommation

On peut très vite transformer un simple projet de voyage à vélo en opération « panier Amazon illimité ». Tente ultralégère, sacoches dernier cri, GPS, vêtements techniques… Où placer le curseur sans tomber dans la surconsommation camouflée en aventure écologique ?

Quelques repères sobres :

Le meilleur indicateur reste simple : si votre liste de matériel prend plus de temps à préparer que votre itinéraire, c’est probablement qu’il y a un léger biais consumériste dans l’affaire.

Intermodalité : le vrai superpouvoir du voyageur à vélo

Le vélo n’est pas un dogme. Le combo vélo + train (voire bus ou bateau) est souvent la solution la plus intelligente, y compris écologiquement. Plutôt que de griller votre motivation sur 100 km de zone industrielle, pourquoi ne pas « sauter » cette portion en train pour la réserver à la montagne ou au littoral ?

Ce qu’il faut vérifier avant de partir :

En Suisse, l’exemple est relativement vertueux, même si les places vélos sont parfois saturées aux heures de pointe. En France, en Allemagne ou en Italie, la situation est plus variable, mais tend à s’améliorer. Le cyclotourisme n’est plus un caprice, c’est un marché, et les entreprises ferroviaires commencent à le comprendre.

Voyager à vélo sans s’auto-illusionner

Oui, rouler à vélo est l’une des manières les plus sobres de voyager. Non, cela n’efface pas comme par magie tout le reste de notre bilan carbone annuel, ni le smartphone dans la poche, ni l’appartement chauffé en hiver.

Quelques points de lucidité utiles :

La vraie force des vacances à vélo, c’est peut-être ailleurs : elles permettent de ressentir physiquement les distances, les reliefs, la météo. De comprendre qu’un « petit détour de 15 km » n’est plus anodin quand on le fait avec ses jambes. Et cette expérience, elle, a des chances de déborder sur le reste de nos choix de mobilité au quotidien.

Car après avoir traversé un col à 8 % de pente, on regarde autrement le réflexe « voiture pour 3 km en ville ». Et il devient soudain plus facile de poser la question qui dérange : est-ce vraiment la seule manière de se déplacer dont on est capable ?

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