Pourquoi filtrer l’eau du robinet ?
En Suisse, et dans bien d’autres pays européens, il est courant d’entendre que l’eau du robinet est sûre, propre et bien réglementée. C’est vrai, dans une certaine mesure. Pourtant, si vous grattez un peu sous la surface cristalline de cette affirmation, vous constaterez que certains contaminants indésirables peuvent toujours y résider.
Métaux lourds, résidus de pesticides, nitrates, microplastiques, voire traces de médicaments : plusieurs enquêtes indépendantes ont mis en lumière ces hôtes indésirables qui s’invitent parfois dans nos verres d’eau. Sans oublier le chlore – ajouté pour désinfecter – qui altère le goût et l’odeur.
Alors, faut-il paniquer ? Non. Mais faut-il s’en soucier ? Absolument.
Un bon filtre à eau installé sur le robinet peut devenir un allié discret mais redoutablement efficace pour améliorer la qualité de l’eau que vous et vos proches consommez au quotidien.
Quels types de contaminants faut-il éliminer ?
Avant de choisir un filtre, encore faut-il savoir ce que l’on veut filtrer. Voici les principales catégories de polluants présents — parfois en très faibles doses — dans l’eau potable :
- Le chlore : utilisé pour désinfecter, il peut donner un goût aigre ou une odeur désagréable.
- Les métaux lourds : plomb, mercure ou arsenic peuvent être présents suite à l’usage de vieilles canalisations ou de pollution industrielle.
- Les résidus chimiques et pharmaceutiques : pesticides, herbicides, et même hormones ou antibiotiques qu’une station d’épuration ne peut totalement éliminer.
- Les micro-organismes : en cas de fuite ou de contamination accidentelle, les bactéries ou parasites doivent être stoppés.
- Les microplastiques : on les retrouve désormais partout, même dans les eaux de montagne.
Tout le monde ne fera pas face au même cocktail de contaminants – cela dépend de la région, des infrastructures et de votre distribution locale. Un test de l’eau (proposé par des laboratoires spécialisés) peut s’avérer utile si vous voulez aller plus loin.
Les principaux types de filtres à eau pour robinet
Marché florissant oblige, il existe une multitude de filtres à eau, de la carafe filtrante au système de filtration sous-évier en passant par les filtres vissés directement sur le robinet. Pour cet article, focus sur les modèles connectés au robinet – un bon compromis entre efficacité, installation simple et coût contenu.
Le filtre à charbon actif
Le plus courant. Le charbon actif attire et retient les impuretés grâce à sa structure poreuse. Il est redoutable contre le chlore, les odeurs, certains pesticides et solvants organiques. En revanche, il est moins performant contre les métaux lourds ou les virus.
Avantages : prix abordable, amélioration nette du goût de l’eau, installation facile.
À surveiller : il faut changer la cartouche régulièrement (environ tous les 2-3 mois).
Le filtre à céramique
Ce type de filtre utilise une membrane microporeuse pour retenir bactéries, parasites et sédiments. Idéal en complément d’un charbon actif.
Avantages : excellente barrière contre les micro-organismes, grande longévité.
À surveiller : nettoyage fréquent pour éviter les colmatages.
Le filtre à osmose inverse
Sans doute la technologie la plus complète — et la plus radicale. Elle élimine presque toutes les substances indésirables, y compris les métaux lourds, nitrates, fluor, et même le calcaire. L’eau passe par une membrane fine qui ne laisse strictement rien passer.
Avantages : filtration extrêmement poussée, goût pur.
À surveiller : installation plus complexe, faible débit, consommation d’eau plus élevée (une partie de l’eau est rejetée).
Le filtre à ultrafiltration
Moins puissant que l’osmose inverse, mais aussi plus économique et plus respectueux des minéraux présents dans l’eau. Bonne alternative pour ceux qui veulent une eau propre sans tout éliminer.
Éléments à considérer avant d’acheter
Le marché est vaste, les promesses marketing souvent vagues, et les prix variables. Voici quelques critères pour choisir intelligemment :
- Test de performance : privilégiez les marques testées ou certifiées par des normes reconnues (NSF/ANSI, par exemple).
- Type de contaminants ciblés : assurez-vous que le filtre est adapté à votre besoin spécifique – inutile d’éliminer 99 % d’un polluant que vous n’avez pas chez vous.
- Facilité d’installation : tous les modèles ne se montent pas aussi simplement. Une simple clé ou un professionnel ? À vous de voir.
- Entretien et durée de vie : renseignez-vous sur la durée des cartouches de rechange et leur coût.
- Impact environnemental : certains filtres génèrent des déchets (cartouches usagées) ou consomment beaucoup d’eau – pensez à leur empreinte.
Quelques modèles qui sortent du lot
À force de fouiner dans les performances, les forums et les revues de consommateurs, voici quelques modèles qui reviennent souvent parmi les plus fiables :
- Brita On Tap : Système compact à charbon actif. Réduit le chlore, le plomb et améliore nettement le goût. Facile à fixer. Parfait pour une utilisation quotidienne et familiale.
- TAPP Water EcoPro : Filtres en noix de coco, installation en 30 secondes, aucun outil nécessaire. Réduit plus de 100 substances. De surcroît, la cartouche est compostable.
- Berkey Go ou Travel : Système gravitaire un peu plus encombrant, mais d’une efficacité redoutable. Très utilisé par ceux soucieux d’autonomie ou en voyage. Elimine virus, bactéries, métaux lourds, résidus chimiques et microplastiques.
- Aquasana Claryum Clean Water Machine : Moins connu en Europe, ce modèle américain est un OVNI en matière d’efficacité (testé pour 77 contaminants). Plus cher à l’achat, mais très rentable sur la durée.
Un geste concret pour votre santé… et pour la planète
Il est tentant de rester passif face à la qualité de l’eau du robinet, particulièrement dans un pays où l’on nous assure qu’elle est conforme. Mais être conforme ne veut pas forcément dire idéale. Encore moins dans le contexte actuel : dérèglement climatique, agriculture intensive, rejets industriels… la chaîne de traitement de l’eau est mise à rude épreuve.
Filtrer son eau, c’est aussi une manière de reprendre un peu le contrôle sur ce que l’on consomme. Une action simple, qui contribue à réduire son exposition aux perturbateurs endocriniens, métaux lourds ou plastiques invisibles.
Et au passage, cela permet de tirer un trait sur les bouteilles en PET, sur le plastique à usage unique qui fait des ravages dans les océans. Saviez-vous qu’un ménage suisse qui passe de l’eau en bouteille à l’eau filtrée peut éviter jusqu’à 1500 bouteilles par an ? Voilà un impact qui mérite d’être souligné.
Ce que disent les utilisateurs
Au-delà des tests de laboratoires et des brochures marketing, rien ne vaut le retour d’expérience. Les utilisateurs de filtres à eau notent souvent :
- Une nette amélioration du goût – au point que certains redécouvrent le plaisir de boire de l’eau.
- Une consommation d’eau en hausse… mais de l’eau du robinet uniquement (exit les bouteilles !).
- Un regain de conscience écologique dans d’autres domaines, comme la réduction des déchets ou l’alimentation locale.
Un abonné du blog me confiait récemment : « Depuis que j’ai installé mon filtre, je ne me pose plus de questions, je bois en confiance. C’est fou tout ce que ça change, de ne plus douter de ce qu’on met dans son corps tous les jours. »
Choisir le bon filtre, c’est comme choisir un allié
On n’a pas tous besoin du même niveau de filtration. Mais on a tous besoin de se sentir en confiance à chaque fois que le robinet coule. Choisir un filtre efficace, c’est comme choisir un garde du corps discret, mais vigilant, posté entre votre tuyauterie et votre verre. Il bosse 24h/24, sans faire de bruit. Et il peut faire toute la différence.
Alors, prêt à passer à l’eau filtrée ?